Bonjour à tous et à toutes,
J'ai moi aussi subi plusieurs harcèlements scolaires : - à la maternelle, j'ai eu un accident à l'oreille (brique de maison pour enfants) nécessitant une opération même si cela ne se voit pas et des griffures sur le visage à sang car j'étais trop gentille et je ne me défendais pas ; - en CM1 car j'essayais de m'apprêter (avec des accessoires de coiffure) et des gens critiquaient mon physique ; - en 6e pour mes bonnes notes, ma timidité, mon côté trop sage et ma "mocheté" ; en 4e et 3e pour mes notes et avoir été "moche" + harcèlement sexuel (car un mec de ma classe m'harcelait et tentait de me doigter quand je montais les escaliers par ex). Quand j'ai porté plainte au CPE, je suis devenue la risée de toute l'école et on me traitait comme une moins que rien : "c une fille aguicheuse", "elle l'a cherché, c'est une cochonne" sous prétexte que je mettais des leggings et que je faisais des blagues de cul avec mes copines parfois un peu fort. C'est en 3eme que j'ai commencé à sortir avec un garçon du collège et on m'a fait des remarques comme "félicitations", également un tweet avec mon prénom "c'est impossible elle sort avec quelqu'un !!!" comme s'il s'agissait d'un exploit. Je recevais beaucoup de moqueries, y compris des gens jaloux qui me disaient "stupide", me criaient dans les oreilles, me dévisageaient ou se mettaient à côté de moi pour parler dans mon dos. J'ai également eu droit aux chewing-gum dans les cheveux en cours devant une prof lors d'un 1er avril. Au lycée, je recevais encore plein de remarques dégueulasses au lycée, en mode "elle est horrible", "tiens elle s'est coupé les cheveux mais elle est toujours aussi moche"). Le harcèlement a duré jusqu'à la Terminale incluse même en changeant de classe et en parlant au professeur (que ce soit au collège ou au lycée), ils disaient que les remarques des camarades étaient injustifiées mais n'intervenaient pas. Du coup je m'isolais car j'avais peur d'être blessée et je voulais être invisible aux yeux des gens. D'autres étaient limite en mode "vous êtes fragile psychologiquement, il faudrait prendre du magnésium". Je ne pensais pas être affreuse car j'avais un visage très fin mais j'étais très pâle, très brune et très mince, + petite que la moyenne (5 cm en dessous) et que j'avais un visage trop sérieux quand je ne souriais pas. Je me cherchais des complexes et je songeais même à la chirurgie esthétique même si maintenant je n'y pense plus bien que je ne m'accepte pas totalement.
Pourtant, je ne me suis jamais allée voir un psychologue en pensant que ces expériences douloureuses m'auraient forgé une certaine force de caractère... Il m'est parfois arrivé d'avoir confiance en moi grâce à mon entourage et ensuite de perdre toute assurance en repensant à ces mauvais souvenirs. Je me revois parfois comme l'enfant harcelée, notamment pour mon physique et c'est pour cela que je détourne le regard des gens dans la rue, que j'ai honte quand les gens parlent de personnes belles sur instagram et que je ne crois pas du tout ceux qui me disent que je suis " très belle" aujourd'hui, notamment au travail.
Je suis gênée quand les gens me fixent et je me préoccupe trop du regard des autres à cause de ces mauvaises expériences. J'ai aussi l'impression de ne pas pouvoir être enjouée tous les jours alors que je croise beaucoup de monde au travail et que j'aimerai être quelqu'un qui ose davantage communiquer en général.
Résultat, c'est comme si le harcèlement avait eu un impact sur ma vie des années + tard. Je combats toujours mon introversion (alors que si j'avais été + respectée, j'aurais été naturellement + extravertie) et mon manque de confiance en moi qui se traduit par la recherche de ma propre valeur. On m'a parfois reproché de manquer de pep's car j'ai du mal à sourire (je dois penser pour "sourire" en fait) de façon instinctive car j'avais appris à cacher mes émotions à la suite des harcèlements. Parfois j'ai l'impression de n'avoir aucune valeur alors j'essaye d'exceller dans quelque chose, une passion mais quand je suis en couple avec un garçon ayant la même passion et qu'il ose me donner une leçon sur ma passion, je me sens nulle et j'extériorise sur lui si jamais ma journée ne s'est pas bien passée en + de ça. C'est mon côté émotif... Je cherche également la reconnaissance dans mon travail et j'en fais beaucoup mais parfois il m'arrive de ne pas passer assez de temps à communiquer avec la hiérarchie mais plutôt sur mon travail alors du coup ils donnent + de reconnaissance à une personne extravertie qui travaille - mais communique +. J'aimerai pouvoir devenir quelqu'un d'audacieux, qui n'a pas l'impression de faire des efforts tous les jours pour être sociable, qui ne se soucie plus du regard des autres, qui ne détourne plus le regard dans la rue et qui a moins de mal à communiquer avec les gens.
Si vous aussi, vous avez des conseils pour passer outre ces mauvais souvenirs qui laissent des séquelles morales inévitables y compris quand on ignorait les remarques et les harceleurs à l'époque des faits...