AnThOnYdU8 Bonjour. Au regard de mon expérience et de mes longues réflexions sur le sujet du harcèlement, je te donne un simple avis, qui n'est que le mien et qui vaut ce qu'il vaut, mais qui j'espère t'apportera un peu d'aide...
D'après ce que tu expliques, il semble qu'une "conspiration" vise ta copine après une dispute entre ex-amies ait réveillé des choses du passé (harcèlement au collège) qui n'ont sans doute pas été totalement ni réglées ni digérées, malgré un suivi psychologique (psychiatre ? Psychologue ? Psychanalyste ?).
Un ex-harcelé a souvent besoin de beaucoup beaucoup de temps, et d'un environnement taillé sur mesure pour se ré-habituer à une vie "standard", car le harcèlement implique le plus souvent 1°) un effondrement de l'estime de soi, d'où parfois des actes extrêmes comme le suicide 2°) Un effondrement de la confiance dans les autres à ne pas vous vouloir que du mal, donc une difficulté certaine à reprendre des relations sociales confiantes.
Cependant, avec de la patience et un entourage bienveillant, on peut atténuer et "guérir" bien des choses. Le harcelé, contrairement au harceleur n'est pas forcément un "malade" et c'est même souvent dans l'autre sens qu'il faut voir la chose.
Toujours d'après ton récit, la situation semble s'aggraver pour elle en ce sens que 1°) les attaques se font nettement plus insistantes, avec volonté de blesser, de "casser" 2°) Cette problématique devient une obsession pour elle, ce qui est tout à fait logique dans sa situation : c'est toutefois un incendie qui doit être éteint d'urgence.
Un harcelé peut se comparer à un réacteur nucléaire (genre Tchernobyl) dont on aurait enlevé toutes les barres de contrôle : c'est pourquoi il est indispensable d'intervenir rapidement et très massivement pour éviter une "fonte du réacteur" qui sera plus longue à réparer.
1°) Dans la situation décrite, le mieux serait soit qu'elle puisse "tenir", soit si ce n'est pas tenable, qu'elle se mette prioritairement à l'écart du millieu toxique (cours par correspondance, changement d'établissement) afin de lui apporter un premier soulagement immédiat qui lui évitera de penser au pire.
Pour ce qui est de l'éducation nationale, par expérience, il n'y a rien à espérer de l'établissement, à part éventuellement quelques rares profs ou autres auxiliaires sans grand moyens d'action.
Non seulement ce sujet n'est pas prioritaire pour l'éducation nationale, mais de plus, le corps enseignant et encadrant en général est convaincu de cette idée fausse (et même je dirais débile) mais très répandue dans la société en général : pour survivre plus tard il faut apprendre à être résistant et pour cela, rien de mieux que de surmonter un "harcèlement de pas grand chose", histoire d'apprendre la vie.
Cette manière de voir est absolument aussi débile que de croire que nous sommes tous égaux devant la douleur, l'amour etc, mais l'avenir dira hélas certainement combien cette idée reçue est lourde de conséquences.
2°) Il est important qu'elle soit bien entourée, par des gens qui l'apprécient et qu'elle apprécie également : toi, des amis, la famille ou que sais-je encore. Le harcelé a besoin d'un "bain de bienveillance" pour commencer à évacuer les toxines du harcèlement. Ensuite il a besoin de stabilité positive et donc d'éviter le plus possible tous les environnements toxiques. Après, le temps aidant et une fois un peu "refroidi", le harcelé peut enfin espérer inverser sa logique de persécution, sans pour autant relacher totalement sa vigilance.
3°) Connaître le harcèlement, c'est à la fois connaître les techniques et méthodes des harceleurs (à mon avis, de nombreux cas réellement psychiatriques dans cette population là) mais aussi se connaître soi même, pour mieux comprendre les mécanismes qui ont conduit à "favoriser" le harcèlement et à lui donner autant de prise sur soi-même. Mieux comprendre comment soi même on fonctionne contribue aussi à mieux se protéger et se réparer. Je recommande à ce sujet à ton amie deux livres de poche pas trop longs à lire : "les 5 blessures de l'âme" d'Isabelle Gauducheau et Mary Laure Teyssedre (éditions Jouvence) et "Guérir son enfant intérieur" de Moussa Nabati (édition le livre de poche). Je pense que lire ces ouvrages lui permettra de mieux se comprendre et aussi à se déculpabiliser par rapport à une quelconque "responsabilité" qu'elle penserait avoir....
4°) Pour aller plus loin dans la connaissance et la réparation de soi, l'idéal, si toutefois elle le "sens" utile ou au moins "bon à tester pour voir" pour elle, serait qu'elle consulte un bon professionnel de santé, fin connaisseur de cette problématique. Psychologue ou psychanalyste pourraient convenir (mais ne sont pas "donné" niveau tarif et pas remboursés), le psychiatre peut être aussi envisagé, même si en principe, le psychiatre a vocation à consulter des patients réellement malades psychiatriques (schizophrènes, bipolaires, sociopathes etc...). Les tueurs en série, de même que les harcelés, consultent rarement le psychiatre, ce qui serait pourtant à souhaiter !!! (mais ils n'en ressentent pas le besoin car ils pensent que eux, vu leurs "succès" vont "bien" et sont "normaux").
Voilà ce qu'il me semblait utile de te donner comme élément en réponse à la situation. Maintenant, chaque cas étant particulier, et n'ayant aucune prétention de tout savoir sur tout, sauf ma propre longue expérience sur le sujet, j'espère sincèrement que cet avis te sera utile.
Toute ma bienveillance va vers vous en tout cas !