Le premier harcèlement que j'ai subi a commencé en primaire en classe de CM1...
J'ai beaucoup voyagé pour le travail de ma mère quand j'étais jeune et j'étais très souvent la petite nouvelle... Après un an et demi au Pays Bas, ma mère et moi sommes revenues en France où je suis retournée dans une école que j'avais déjà fréquenté... J'étais contente car cela me permettait de retrouver des camarades que je connaissais déjà... Malheureusement, le harcèlement a commencé à ce moment... A cette époque, c'était parce que je ne voulais pas me plier à un espèce de système hiérarchique entre les enfants et à cause de la couleur rousse de mes cheveux... Cela a duré 6 longs mois et a prit fin quand j'ai changé d'école...
Mais l'enfer a recommencé plusieurs années plus tard, quand je suis entrée en troisième... A ce moment là, je vivais au Maroc et tout a commencé à cause d'un garçon dont j'étais très amoureuse et qui a monté tout le monde contre moi... Cyber-harcèlement sur les réseaux, textos, appels au milieu de la nuit, mon numéro de téléphone inscrit sur la porte des toilettes à cause d'un message ordurieux et j'en passe... J'ai même été agressée physiquement au sein de l'établissement scolaire...
J'avais peur d'en parler parce que je craignais que la faute me retombe dessus, mais ma mère a immédiatement vu mon changement de comportement et a réagi en conséquence en allant voir le principal du collège...
Cela n'a pas changé grand chose malheureusement, mais elle m'a soutenu et cela m'a permis de tenir le coup jusqu'à mon entrée au lycée où j'ai changé d'établissement...
C'était il y a douze ans maintenant, mais encore aujourd'hui, j'en garde des séquelles... Pendant longtemps, j'ai eu des pensées suicidaires, de la dépression et je souffre encore aujourd'hui de boulimie qui a parfois mis ma vie en danger à cause d'une prise de poids trop importante...
J'espère que mon témoignage permettra à certains jeunes qui se reconnaissent dans ce que j'ai vécu de comprendre que le harcèlement n'est la faute que des harceleurs et de ceux qui laissent faire et qu'ils pourront trouver le courage d'en parler à leurs parents...