Bonjour à tous,
Je vais sans doute devoir m'étendre quelque peu sur le sujet, car c'est une histoire assez complexe, qui mérite, pour la comprendre, quelques détails. Je m'excuse par avance pour le pavé qui s’annonce. Merci pour ceux qui prendront la peine de lire un peu de mon histoire..
Pour commencer, je tiens à préciser que je suis largement majeur. J'ai 27 ans. J'imagine que je fais probablement partie des « jeremstarlettes » un peu plus anciennes !
En septembre 2016, je suis tombée amoureuse d'un garçon pas comme les autres. Un garçon souffrant de « schizophrénie paranoïaque à tendance maniaque ». (Le cœur a ses raisons, n'est ce pas !) J'ai passé deux ans avec lui, la dernière année fut un vrai cauchemar. Je ne vais pas m'étendre sur les détails de cette maladie, là n'est pas l’objectif. Néanmoins, je vous fais part d'une précision clinique. Le principe fondamental de la psychose est tel que le sujet est en totale rupture avec la "réalité" (délire mégalomaniaque, troubles de l'humeur, délire paranoïaque..) Demander a un schizophrène de se faire soigner ou de se faire suivre par un spécialiste, reviendrai a demander à un sujet sain de boire de l'eau de javel en lui assurant que c'est pour son bien. C'est peine perdue. Par voix de conséquence, le sujet souffrant de schizophrénie, ne sait pas qu'il en souffre, et le monde entier est contre lui.
[Je tiens à préciser que le récit que je vais relater ne décrit pas l'ensemble des personnes souffrant de schizophrénie. Qu'il y a autant de schizophrène, que de schizophrénie, tous ne sont pas dangereux pour les autres, mais le sont avant tout pour eux même. Ne mettons pas toutes les personnes qui se battent contre cette maladie dans le même panier. Ce serait vraiment irrespectueux ]
Reprenons… (merci pour ceux qui suivent encore!)
Malgré la grande difficulté en France de faire interner un individu sous contrainte dans un hôpital psychiatrique, je passe des semaines à réfléchir à une stratégie, sachant que je suis seule à me battre, ou presque. Finalement, (et sans gaieté de cœur), il rentre à l’hôpital. 15 jours puis il est relâché dans la nature et revient chez moi. Il ne coopère pas, ne prend pas son traitement. Il est violent. J'ai dû réitérer le processus d'internement sous contrainte à plusieurs reprises. Mais le résultat est le même, les psychiatres relâchant le patient dans la nature (maximum un mois après son entrée, il coûte trop cher à l'état!) avant même qu'il ne démontre un semblant de rémission ou de conscience de sa maladie.
Entre deux internements, je subissais au quotidien ses insomnies, ses délires, ses insultes, ses coups.
La police n'a pas assuré le soutient auquel je m'attendais. Lorsque je leur demandais d'intervenir parce que j'estimais être en danger, ils me conseillaient de m'enfermer dans la salle de bain le temps que mon compagnon se calme, s'étant assuré au préalable qu'il ne détenait pas d'arme chez moi. Cela ne justifiait donc pas une intervention d'urgence. « De toute façon, nous n'avons pas de voiture, elles sont toutes employées à circuler dans la ville pour assurer la sécurité des citoyens » OKKKKKKKK ! C'était le soir d'Halloween, une vraie nuit de l'horreur. Pour toutes les femmes (et hommes) qui on subit des violences, je pense qu'on sera unanime sur le fait que tout objet peu devenir une arme. Je mettais tous les couteaux et autres objets dangereux dans un meuble sous clef, mais ce n'était pas suffisant, une chaise sur le coin du visage, ça fait mal !
Et puis il y a l'intervention du raid chez moi. La police s'était enfin déplacée, car mon ex avait menacé un commissariat au téléphone. La, ils ont bougé ! Là, ils ont directement géolocalisé le téléphone et retrouvé l'adresse, pensant que j’abritais chez moi un terroriste. Des hommes cagoulés au dernier étage, une trentaine de personnes qui ont pénétré mon appartement, m'ont palpé, fouillé mes meubles, mon ordinateur, mon disque dur, mon téléphone... Alors que j'étais en pleine période de partiel, déjà bien épuisée.
Mon ex menotté a un flic, le son des talkie-walkies raisonne encore dans ma tête depuis tout ce temps. Un homme en costume entre chez moi sans dire un mot, fait le tour de mon appartement, un homme qui n'était pas là pour rigoler, et a donné l’ordre de faire une vidéo de mon appartement dans son intégralité. J'aurais pu faire un film rien que de cette scène ... Le lendemain, j'ai dû m'entretenir avec la police. J'ai rencontré là, une police culpabilisante au possible. Le discours tenant au fait que je me suis mis en relation avec un schizophrène en toute connaissance de cause, autrement dit, c'était de ma faute. Aucun effort pour reconnaître à quel point j'étais dans un cercle vicieux, quoi que je fasse, il ne me lâchait pas. Si je le mettais dehors, il défonçait la porte de l'immeuble et j'avais des problèmes avec mes voisins, plus tard avec l'agence immobilière. Ma rue entière me regarde de travers tant, il y a fait l'impensable.
…. Voici en quelques lignes le portrait de mon "bourreau".
Pour couronner le tout, aujourd'hui, il me menace de divulguer sur Internet des photo de moi extrêmement suggestives. Le pire dans tout ca, c'est qu'il menace de les envoyer à mon père. Mon père avec qui le dialogue est impossible, mon père qui fut le premier tyran de ma vie (comme quoi on répète souvent les schémas de notre enfance !)
Si je me suis étendue sur son profil psychologique, c'est pour que vous compreniez que je sais de quoi il est capable. Et que ses menaces ne sont pas à prendre à la légère.
Il me téléphone et me fait du chantage. Je dois répondre de jour comme de nuit à ses appels « et si je te dis au pied pas bougé, tu restes au pied, tu ne bouges pas, d'accord petite pute ! ».
Cerise sur le gâteau, je ne sais pas du tout ou il est situé géographiquement, il se déplace partout dans l’Europe (symptôme de fugue dissociative).
Une deuxième chose qui justifie la longueur de mon discours, c'est que je n'attends plus rien de la police. Humiliée à plusieurs reprise, ils m'ont bien trop souvent laissé dans la m... à me débrouiller toute seule.
Merci beaucoup à tous ceux qui auront pris la peine de me lire.
Merci.