Bonjour,
Je me présente. Je m'appelle Charlotte et j'ai aujourd'hui 21 ans.
Je suis venue vous partager mon histoire, pour encourager, motiver et surtout venir montrer que tout est possible.
Mon histoire autour du harcèlement a commencer à mon entrée en secondaire (je pense que chez vous en France cela équivaut au collège). J'avais 12 ans, au début j'étais heureuse de faire mes premiers pas dans un nouvel univers, j'avais en plus la chance d'avoir ma meilleure amie à mes coter car nous avions choisi d'entrer dans la même école. Les premiers jours se sont faits plutôt calme, mais au fil des semaines j'ai vite été repérée en tant que personne assez bizarre par mes camarades. Je ne me sentais pas très bien dans ma peau à ce moment là et je ne faisais donc aucun effort en ce qui concernait mes vêtements, ma coiffure, maquillage (que je ne portais d'ailleurs pas). En gros moi et mon amie nous étions les bêtes noires de la classe. Un jour mon amie ne c'est plus présentée en cour durant une assez longue période pour maladie (mais je sais que c'est parce qu'elle craignait les autres...)
De mon coté je me suis retrouvée seule. J'étais en plus extrêmement timide, je poussais les gens à me rejeter sans le faire exprès (j'abordais un manière de parler "agressive" ou sec par peur de ne pas assurer pendant la conversation, que l'on me trouve étrange, pas comme tout le monde et que je subisse à mon tour les moqueries que l'on avait infligées à ma meilleure amie.) C'est à ce moment là que trois filles qui avaient redoublées s'en sont prises à moi. Deux filles très costaudes et leurs "chef", une grande pimbêche. Au début c'était des moqueries, des chuchotements suivis de rires, des boulettes.
Ça c'était dans ma classe car dans la cour elles avaient mis au courant leurs amis de classes plus élevées. Ils me jugeaient comme Cristina Cordula dans toute la cour de récréation. Ils me raquettaient en nourriture me demandant des chocolats que je n'avais pas, ce qui me poussais (j'ai honte de le dire vraiment...) a voler dans les magasins pour leur remettre.
Un jour nous étions en cour de Science et je me recevais sans cesse depuis une heure des coups de pieds dernière ma chaise (le dossier et l'endroit où l'on s'assied), ensuite des boulettes mouillées sans que je ne dise rien, sans que personne ne réagisse alors que tout le monde le voyait et les entendaient rires comme les hyènes du roi lion derrière moi.
Sans est suivi des jet d'eau, j'avais envie d'hurler.
Jusqu'à recevoir la bouteille sur la tronche.
Ça en était trop pour moi. Je n'ai pas pu me contrôler, j'ai hurler d'arrêter à ces pestes en retournant ma table puis en allant vers elle. J'ai hurler ce jour là mon désespoir dans la classe, les insultants et en leur remettants leurs merdes que j'avais amassé sur mon bureaux depuis le début du cour.
Elles sont restées muettes comme le reste de la classe, la "chef" a finit par prendre la parole en disant je cite "Madame, vous avez vu comment elle nous parle ?"
La prof ma regarder et à répondue qu'elle ne prendrait pas partit pour elles car elles voyait depuis des semaines ce qu'elles me faisaient subir. (Déjà l'adulte voit, elle le dit mais ne fait RIEN !)
Elle a ensuite dit qu'elle les mettraient en retenue mais je n'en ai pas vu la couleur, elle n'a pas non plus jugé bon d'en parler à la directrice de l'école.. Je me suis alors dit que j'en faisais sûrement de trop, que finalement c'était peut-être moi le problème.
Après ça a empiré, elles m'ont clairement dit qu'elle m'attendraient à la fin des cours, je le suis donc cachée durant une heure aux WC de l'école avant de partir prendre un bus pour rentrer chez moi.
Quand j'en ai parlé au soir à ma maman celle-ci m'a répondu que je devait aller affronter ces gens. Elle ne m'a pas aidé.
En cour de sport les élèves m'appelaient Tarzan, vous savez ce que le professeur a fait ? Il a suivit le mouvement, il ne connaissait pas mon prénom, il m'appelait lui aussi Tarzan sous les rires de toute la classe...
Moi qui avais toujours été une bonne élève, mes notes se sont rapidement effondrées. Je cachais cela à ma maman lui disant que les interrogations n'avaient pas été rendues, etc... Jusqu'à un rendez-vous pris chez la direction où on est venu me chercher en plein cour de Math pour me faire rencontrer ma mère et mon beau-père chez la directrice. Où elle est mis mes notes sur la table, les interros signées par moi et non par ma mère me demandant des explications. J'ai expliqué, j'ai aussi dit que je voulais m'en sortir et que je voulais devenir institutrice. La directrice a rigolé accompagnée par ma maman et son mari. Moi par contre ce jour là j'ai eu droit à une retenue.
À 14 ans je n'allais plus en cours du tout, je prenais des médicaments contre la dépression.
Tout à changé le jour où je suis repartie vivre dans ma ville natale près de ma famille chez mon papa (à environs deux heures de route de chez ma maman). J'ai retrouvé l'envie de vivre, d'être heureuse. J'ai évidement changé d'école, je me suis réorientée dans une branche que j'aimais. Je me suis sentie mieux dans ma vie à ce moment là, je faisais plus attention à moi, comment je m'habillais, me coiffais, je me suis même mise à me maquiller. Et tout bêtement lorsqu'on communiquait avec moi je ne cherchais plus à être quelqu'un d'autre par peur du rejet. Je parlais de ce qui m'intéressais, des musiques que j'aimais, quand les autres écoutaient les derniers titres du moment, je me repassais des titres de musique classique ou des musiques de films. Et bien croyez moi ou non les gens m'en demandait plus, comment j'avais découvert ça, ils écoutaient et retrouvaient parfois une musique d'un film qu'ils aimaient bien, etc...
Je m'intéressais à la politique (que les autres absolument pas) mais je m'amusais a raconter ma science, l'actualité et ça plaisait pas mal. Je pense que les gens aiment naturellement des personnes qui assument et qui vivent leurs passions (qu'elles soient partagée avec eux ou non car de mon coté rare étaient ceux qui étaient calés en politique ou en musique classique). Ça donne un côté d'assurance très apprécié chez l'être humain.
Par la suite j'ai noué des liens avec certaines personnes qui sont encore aujourd'hui mes amis les plus proches. Depuis je me suis toujours bien entendue avec tout le monde dans mes futures classes et plus important l'école, ce lieu que je fuyais tant est devenu un de mes endroits préférés, moi qui était très timide (jusqu'à pleurer en expression orale en Français) je me suis inscrite à l'atelier théâtre où j'ai appris a utiliser la parole, j'ai aussi découvert un talent d'oratrice que je ne me soupçonnais pas du tout. J'ai encore découvert beaucoup de gens sympas ainsi que des profs que je n'aurais jamais eu l'occasion de connaître. Je suis passée de l'élève bizarre que personne ne voyait, ne connaissait à une élève reconnue et appréciée dans l'ensemble de l'école (autant par les élèves que par la direction ou par l'ensemble des professeurs). Rien est impossible.
Je ne serais pas devenue la personne que je suis aujourd'hui si je n'avais pas appris à m'accepter en société, recommencer tout ailleurs, reprendre ma vie à zéro en m'acceptant à cent pour cent. Car maintenant je continue de faire du théâtre, je continue la politique, j'ai agrandis mon registre musical et je continue de me passionné pour des choses hors du commun, mais qu'importe c'est ce qui me permet d'être moi-même et c'est la chose la plus merveilleuse au monde.
À l'époque je me serais sûrement tuée pour avoir oser dire ça un jour mais aujourd'hui mes années à l'école me manquent, c'était effectivement les plus belles années de ma vie.
Ce que j'essaie de dire c'est que les gens sentent quand une personne n'est pas à l'aise en société, qu'elle n'est pas bien dans sa peau ou qu'elle n'est tout simplement pas elle-même. C'est triste mais les harceleurs potentiels sentent les personnes fragiles en manque de confiance en elles.
Aujourd'hui je suis fière d'aborder un large sourire sur mon visage en pensant à toutes les horreurs que l'on m'a dites dans le passé. Pendant que j'essaie de prendre une décision sur mes futures études (école de théâtre haut placée ou sciences politiques), je vois ces trois filles travailler dans des supermarchés avec plusieurs gosses a charge.
Voilà je vous laisse ici, j'espère que mon histoire aura su en aider certains. Courage à vous si vous subissez ça, vous n'êtes pas seul. Ne pensez jamais au pire et parlez en, parlez en jusqu'à ce que les choses bougent c'est important car moi de ce côté-là j'ai baissé les bras trop vite.
Merci infiniment de m'avoir lu jusqu'au bout et n'hésitez pas vous aussi a me partager vos histoires.
Cha B.