Bonsoir à vous !
Si tout se passe en effet comme vous l'indiquez - et je n'ai évidemment aucune raison d'en douter - votre révolte est complètement audible....
Je crois comprendre qu'un enfant "en sérieuse difficulté", fréquentant l'établissement sous un régime particulier d'assistance et de protection, a pris votre fils pour cible.
Néanmoins, la cironstance qu'il bénéficie d'un régime protégé et qu'il puisse être par ailleurs perturbé (et en apparence, son comportement semble aller dans ce sens) ne lui donne évidemment aucun droit spécifique de "pourrir" la vie des autres en général (et de votre fils en particulier), pour autant que ces autres (environnement scolaire) ne soient pas à l'origine de son comportement.
Encore faut il qu'il ait "médicalement" conscience de ses actes, ce que nous ne savons ni vous de moi, ni même peut être les autorités scolaires : un comportement réactionnel par rapport à son propre environnement peut être un élément d'explication, mais il peut en exister bien d'autres...
Je vous comprends et vous crois sur parole lorsque vous dites que vous même et votre fratrie avez été victimes de maltraitance, sans que pour autant vous ne les ayez fait "payer à d'autres". Je ne peux, sur ce point, que vous en féliciter chaleureusement !!!!
Pour autant, ne perdez pas de vue que nous ne sommes pas toutes et tous égaux face à la résiliance, comme il en va de la tolérance à la douleur ou encore de la capacité à aimer... Vous avez performé dans la suite de votre vie et c'est génial, mais l'individu est un arc en ciel et rien n'est systématique en matière de psychologie : certain(e)s surmontent et deviennent superbes, d'autres non....On peut le regretter, oui, mais pas le contester....
Ne bondissez pas tout de suite cependant (sourire) : je suis entièrement d'accord avec vous sur le fait que votre fils ne saurait en être tenu pour responsable ou payer pour le mal être éventuel d'autrui, et que cette situation doit cesser au plus tôt, quand bien même votre fils aurait pu par extraordinaire déclencher par hasard et sans le savoir une réaction innattendue chez son harceleur (un argument qui pourra, par exemple, vous être opposé, qu'il soit fondé ou non).
Je vous comprends également lorsque vous évoquez votre légitime détermination à maintenir votre enfant prioritairement dans l'établissement, au motif que ce n'est pas à la victime de partir mais à l'agresseur.... Je vous le redis : je partage un million de fois ce principe !
Cependant, et je suis le premier tant à le regretter qu'à le constater, l'existence est ainsi faite que dans certaines situations, ce n'est pas forcément la justesse et/ou la justice qui l'emportent comme cela devrait pourtant, mais disons le côté favorable ou non d'un rapport de force.....
Au delà de ce que vous expliquez, et mon observation personnelle me portant hélas à constater que le courage est une qualité statistiquement assez peu répandue (et même de moins en moins ces derniers temps), j'ai l'impression que "la foule" ne vous suivra pas forcément....
D'autant qu'un ne connait de plus et pour cause pas tout du dossier et autres "arrières boutiques" du harceleur... De plus, quoique vous ayez reçu un soutien oral de quelques autres personnes, il n'est pas certain que vous serez autant "soutenue" lorsqu'il s'agira d'agir "à visage découvert"....
Juste par curiosité (non malsaine n'en doutez pas), tentez votre chance pour voir et faites moi un retour, c'est avec grand plaisir que je changerai d'avis, je vous l'assure et avec un plaisir d'autant plus grand si cela est profitable à une évolution positive pour votre fils !
Comme ça, évidemment de loin, j'ai tendance à penser que vous auriez un plus grand avantage à agir "en double détente".... Je m'explique : l'urgence étant de mettre votre fils à l'abri, solliciter un changement (motivé) d'établissement lui permettra déja de souffler un peu (en surveillant quand même que sa nouvelle intégration se passe bien). N'hésitez pas au besoin à formuler une demande officielle auprès du rectorat, ou mieux encore, du ministre (le sujet, dixit le JT du 20h, intéresse fort l'enseignement en ce moment) , en expliquant (si j'ai bien compris) que vous ne sollicitez pas ce changement à cause de votre fils, mais pour le préserver de nuisances que l'établissement ne parvient pas à faire cesser.
Précisons que le changement d'établissement ne met pas fin à la plainte que vous avez déposé, à moins que vous n'en décidiez, vous, différemment.
Si le profil "inquiétant" du harceleur de votre fils se confirme, une fois votre enfant parti et si les problèmes recommencent avec d'autres, alors l'élément perturbateur ne disposera plus d'aucun "paravent" et devra faire l'objet d'une gestion plus adaptée : l'établissement sera contraint d'en prendre acte par la force des choses,
ce qui du reste fera justice à votre fils compte tenu de ce qu'il aura vécu (harcèlement, puis exil "contraint").
En bref, la question la plus prioritaire et la plus urgente n'est pas de savoir si vous avez raison ou pas, mais de placer votre fils en sécurité, indépendamment du principe louable et réel que vous défendez (le harceleur doit partir, pas le harcelé).
Pour ce qui est du principe que vous défendez - et que je partage - allez comprendre pourquoi, avoir raison contre la majorité ou avant elle est souvent très mal perçu et peu compris mais s'avère généralement payant à la fin.....
Un exemple ? : Winston Churchill, homme politique britannique avait dit publiquement au lendemain des accords de Munich conclus en 1938 avec Hitler : "vous avez choisi le désonnheur pour éviter la guerre, et bien maintenant vous avez le désonnheur et vous allez quand même avoir la guerre" : deux ans plus tard, la réalité lui donnait raison, et il devenait le premier ministre qui sauverait la Grande Bretagne...
De tout ce qui précède pour évidemment conclure que vous demeurez totalement souverains en votre qualité de parents, pour agir comme il vous paraîtra le plus aproprié pour le bien de votre fils, nous ne faisons nous autres sur le forum que partager une expérience ou donner un avis, qui vaut ce qu'il vaut...
Espérant que vous trouverez une solution de sortie "par le haut" apportant un soulagement très prochain à votre enfant, je vous renouvelle l'expression de ma plus sincère bienveillance !